
Arnaud au bord de l’épuisement
Lors de son premier entretien, Arnaud (1) explique qu’il est en arrêt maladie depuis plusieurs mois pour un épuisement professionnel. Son médecin traitant lui a prescrit un traitement antidépresseur. Comment a-t-il pu en arriver là, à cause de son travail ? Arnaud raconte qu’il occupe des fonctions de commercial dans une société de service. Il a progressivement gravi les échelons, gagnant de nouveaux marchés, et aussi la confiance de son manager. Le nombre de ses clients a augmenté, son périmètre d’action aussi, l’amenant à faire de nombreux déplacements professionnels. De nouvelles missions lui ont été confiées, qu’il a réalisées avec succès.
C’est ainsi qu’il s’est absenté de plus en plus souvent de son domicile pendant la semaine. Son épouse gérait le quotidien à la maison, avec deux adolescents. Le week end, Arnaud dormait beaucoup, ne se sentait pas disponible pour discuter avec ses enfants lycéens, n’avait plus de désir pour sa femme, les tensions ont commencé à s’exacerber.
Depuis qu’il est en arrêt de travail, Arnaud passe désormais tout son temps à la maison, mais ses soucis de travail continuent de le hanter, le rendant comme « absent à lui-même ». Son fils ainé en terminale s’inquiète de son état, ne comprend pas pourquoi il ne travaille pas. Et lorsqu’il interroge son père, celui-ci lui répond « qu’il a rempli tous ses objectifs, il peut donc se reposer ». Les enfants ne sont pas dupes, ils se doutent bien que quelque chose ne va pas. Cette attitude interroge, on se demande de quoi Arnaud a-t-il peur, et ce qui le retiendrait pour parler de façon plus authentique avec ses proches.
Arnaud confie alors qu’il se sent dévalorisé par sa situation de santé au travail. Il voudrait avant tout être un bon exemple pour ses deux enfants qui grandissent. Il réalise aussi que ses parents, enseignants, s’étaient montrés particulièrement intransigeants à propos de ses résultats scolaires ; Arnaud comprend qu’il s’est dépensé sans compter pour obtenir la reconnaissance de son chef, il déclare : « j’ai tout fait pour que mon travail soit parfait ».
J’ai tout fait ou « j’étouffais » ?
Et vous ? Conjoint, conjointe, père ou mère : quel rêve poursuivez-vous au travail ? Savez-vous qu’elle a pu être l’influence de votre éducation ? Que souhaitez-vous transmettre, ou non, à vos enfants ? Comment pouvez-vous leur en parler ?
(1) Le prénom a été changé