Des déplacements pour les fêtes ?
Les fêtes de fin d’année approchent, et avec elles, la perspective, pour la plupart d’entre nous, de retrouvailles autour de la table familiale. Ces moments d’exception permettent d’oublier la dureté de la vie pour retrouver la chaleur des liens, loin des rôles sociaux imposés par la vie professionnelle.
Il est étonnant de constater combien, dès le seuil de la porte franchi, chacun a tendance à se comporter d’une certaine façon, à la fois habituelle pour soi, et attendue par les autres : la petite dernière monopolise la parole, l’aîné s’enferme dans le mutisme dès qu’un sujet de discorde apparaît. La belle-mère se montre intransigeante sur la ponctualité, et le cousin fantasque décide de ne pas venir à la dernière minute car il a choisi de fêter Noël au soleil avec ses meilleurs amis.
Ainsi, retrouver, pour un temps, la maison de son enfance implique souvent une certaine répétition dans nos attitudes relationnelles. Ces attitudes, intimes et sociales, interrogent nos différentes places, réelles ou symboliques.
Place choisie ou assignée, place manquante de l’aïeul qui nous a quittés, position sociale en « plein » (celle qui a réussi) ou « en creux » (celui qui cherche toujours sa voie), place à « éclipse » lorsque les familles se séparent et se recomposent…
Alors, pourquoi ne pas tenter un pas de côté, amorcer un déplacement ?
« La place qui dirait quelque chose de mon identité serait alors celle qui garderait les traces de son élaboration, des déplacements géographiques, sociaux et affectifs, visibles ou secrets, qui m’ont conduit jusqu’ici. », Claire Marin dans « Être à sa place », Editions de l’Observatoire, 2022.