
De la santé physique à la santé relationnelle
Lors d’échanges avec les salariés et les entreprises, je suis amenée à rappeler la définition de la santé. D’après l’OMS : être en bonne santé ne signifie pas l’absence d’infirmité ou de maladie, mais c’est un état de complet bien-être physique, mental et social.
Il est assez facile de parler de santé physique. Pourtant … Dans nos pays riches, le dépistage de masse (comme celui du cancer du sein et du cancer colorectal) nous rappelle que, en l’absence de symptômes apparents, un processus mortifère peut déjà être à l’œuvre. Ainsi être en bonne santé physique, ce n’est pas seulement « la vie dans le silence des organes » (1).
Il existe aussi de plus en plus de définitions épidémiologiques des maladies : c’est pourquoi on traite la tension artérielle au-dessus de certains chiffres pour éviter la survenue d’événements cardiovasculaires.
Avec Freud (2) nous avons appris qu’il n y’a pas de frontière nette entre le normal et le pathologique. Chacun d’entre nous serait donc plus ou moins névrosé. Suivant l’intensité des symptômes, les conséquences varient, allant d’une gêne banale dans la vie de tous les jours, à un handicap marqué.
Et la santé sociale ?
Nés d’un homme et d’une femme, les êtres humains sont des êtres de relation.
Ils grandissent et s’épanouissent grâce à un réseau de liens, en famille, puis dans différentes sphères sociales. Ces liens évoluent, certains disparaissent, d’autres se créent. Source des plus grandes joies, la vie affective est aussi le lieu de blessures vives. Des bleus à l’âme à soigner avec attention et compétence.
Professionnels de la relation, les conseillers conjugaux et familiaux (CCF) (3) accompagnent ces personnes, seules ou en couple, pour les aider à traverser ce qu’elles vivent, et prévenir des difficultés futures.
Les CCF seront ils les professionnels de santé de demain ?
- (1) Formule du chirurgien René Leriche, 1936
- (2) Sur la psychopathologie de la vie quotidienne, Sigmund Freud, PUF quadrige, édition 2018
- (3) Vivre et pense le conseil conjugal, Albert Moyne, Chronique Sociale, janvier 2013