Les parents aussi grandissent
A chaque rentrée scolaire, je suis traversée par des sentiments mélangés. L’émotion qui domine, c’est la joie : je partage avec mes enfants leur fierté de les voir changer de classe, devenir plus autonomes. Une foule de détails très concrets de leur quotidien en témoigne : ils ont peu à peu appris à prendre les transports en commun, gérer leur agenda, découvrir de nouveaux amis en surmontant leur timidité… Les enseignants aiment annoncer à leurs élèves que désormais, ils sont « devenus grands ». Cette phrase magique est prononcée année après année, si tout se passe bien. Elle nous rappelle que la vie suit son cours, « coule dans le bon sens ».
Malgré cela, je perçois aussi une nuance de tristesse au fond de moi.
Vous arrive-t-il, à vous aussi, de ressentir un soupçon de nostalgie, discrète, mais réelle, en voyant vos enfants grandir ?
« La nostalgie tendrait vers un passé regretté auquel l’imagination, aiguisée par les contraintes de la réalité, prêterait toutes les ressources de la consolation (1) ».
Le temps des enfants encore nourrissons, si dépendants des adultes autour d’eux, serait-il si merveilleux ? On les consolait, ils s’apaisaient instantanément dans nos bras (enfin, pas toujours, …)
Pour un père, une mère, je crois qu’il n’est pas plus facile de laisser son enfant à la crèche, ou à l’école maternelle, que de le voir prendre son envol et quitter le nid.
Car un parent de jeune adulte, ce n’est plus tout à fait un parent de bébé. Il a franchi des étapes, a mûri, gagné en expérience (2).
Dans ma jeunesse, je chantais : « On est toujours le petit de quelqu’un, on est toujours le grand d‘un autre, c’est une rencontre une poignée de main, qui fait de ta vie un chemin »
Remercions nos enfants qui nous aident à grandir !
- (1) Encyclopédie Universalis.fr
- (2) Grandir avec ses enfants, comment vivre l’aventure parentale, Nicole Prieur, Poche Marabout, 2002