
Dans le train de la vie
Avec les vacances de février, le rythme de la vie urbaine ralentit : la circulation automobile devient beaucoup plus fluide et dans le métro, je m’attends à croiser une foule d’enfants accompagnés de têtes blanches.
J’aime y observer discrètement mes voisins, car il y a toujours quelque chose à découvrir, et des belles histoires à imaginer.
Ainsi, je pense à la viede ces voyageurs :
- Des enfants heureux de partager des moments de gratuité, loin de l’école et de ses exigences.
- Des grands parents comblés de pouvoir les emmener au zoo, au musée ; ou tout simplement goûter à la maison.
Peut-être que leurs parents iront prendre un verre en amoureux après le travail.
- Les nounous, elles, ne sont pas en vacances et je me demande comment elles arrivent à se frayer un chemin avec des poussettes si volumineuses.
- Les personnes âgées trouvent plus facilement une place assise. Certaines échangent un regard complice avec un nourrisson souriant.
Dans dix jours, l’affluence reviendra dans le métro : étudiants pressés aux heures de pointe, travailleurs précaires tôt le matin…
Hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, courant chacun à leur existence.
Rassemblés pour quelques instants entre deux stations, nous formons comme des communautés éphémères de vivants.
Cela me fait penser à ce poème de Jean d’Ormesson : le train de la vie.
” A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents.
Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous.
Pourtant, à une station, nos parents descendront du train,
nous laissant seuls continuer le voyage…
Au fur et à mesure que le temps passe,
d’autres personnes montent dans le train.
Et ils seront importants : notre fratrie, amis, enfants,
même l’amour de notre vie.
Beaucoup démissionneront (même l’amour de notre vie)
et laisseront un vide plus ou moins grand.
D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges.
Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes,
de bonjours, d’au-revoir et d’adieux.
Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers
pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes.
On ne sait pas à quelle station nous descendrons.
Donc vivons heureux, aimons et pardonnons !
Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train,
nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs a ceux qui continuent leur voyage…
Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique.
Aussi, merci d’être un des passagers de mon train.
Et si je dois descendre à la prochaine station,
je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous !
Je veux dire à chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’être dans ma vie et de voyager dans mon train.”